Quand l'achat d'une voiture d'occasion se transforme en calvaire interminable
Le 6 février, j'achète une BMW 325i chez BB Auto à 212 349 km. Je ne savais pas encore que j'allais vivre l'un des pires parcours du combattant qu'un automobiliste puisse connaître.
Les premiers signes inquiétants
À peine 9 jours après l'achat, le 15 février, les premiers problèmes apparaissent : voyant ABS/ESP qui s'allume après seulement 10 minutes d'autoroute. Le garage me conseille d'attendre et de voir. Naïvement, je fais confiance.
Le 1er mars, les choses s'aggravent. Non seulement le voyant réapparaît, mais des vibrations permanentes se manifestent à 80 km/h une fois le moteur chaud. Le garage me recommande enfin un passage en atelier. J'arrête d'utiliser la voiture par sécurité. À ce stade, je n'ai parcouru que quelques centaines de kilomètres.
Le début d'un long calvaire
10 mars : je dépose mon véhicule à 9h30. Aucun responsable n'est présent, le personnel n'est pas au courant de mon rendez-vous. Je suis contraint de laisser ma voiture sans avoir pu discuter ni faire constater les problèmes. Premier sentiment d'abandon.
2 avril : après 23 jours d'attente, je récupère enfin ma voiture. Les travaux effectués sous garantie (sans feuille de travaux ni facture détaillée) incluent le remplacement du cardan arrière, d'un capteur de vitesse de roue (remplacé deux fois car le premier n'était pas compatible), et des supports moteur, censés résoudre les vibrations.
Sauf que... le problème est toujours là. Pire encore, après seulement 15 km sur le trajet retour, les vibrations sont toujours présentes et la boîte automatique rétrograde brutalement en 3ème à 90 km/h. C'est même pire qu'avant ! Le garage me demande de revenir le soir même. 24 jours d'immobilisation pour rien.
L'escalade des problèmes
7 avril : je redépose la voiture. Cette fois, le responsable mécanique vient essayer le véhicule et constate le problème. Il semble découvrir l'ampleur du défaut et paraît choqué. Suite à mes demandes légitimes, on me promet une résolution rapide, "quitte à changer des grosses pièces pour être sûr".
30 avril : après inspection de la boîte de vitesse, le garage diagnostique un problème de convertisseur de couple. Une pièce d'occasion est commandée, mais elle s'avère défectueuse. On m'affirme qu'une seconde pièce a été commandée.
9 mai : coup de théâtre. Après un énième appel de ma part (car je n'ai jamais de nouvelles spontanées), j'apprends que finalement le second convertisseur n'a pas été commandé. Sans me prévenir, ils ont décidé d'envoyer le convertisseur d'origine chez un spécialiste pour reconditionnement. Un nouvel intervenant s'ajoute au dossier, compliquant encore la situation en cas de litige.
L'intervention de la protection juridique
21 mai : je reçois un SMS inquiétant du garage m'indiquant que la pièce devrait arriver "peut-être en fin de semaine, ou peut-être début de semaine prochaine, grand maximum", et qu'après remontage "il faudra croiser les doigts". Jamais message n'a été aussi peu rassurant.
26 mai : aucune nouvelle alors que j'avais indiqué avoir besoin du véhicule pour un long trajet de 1500 km lors du pont de l'Ascension (29 mai). À 3 jours du départ, je ne sais toujours pas si mon véhicule sera prêt.
28 mai : mon agent de protection juridique AXA prend contact avec le garage, lui laissant une semaine de délai (jusqu'au 4 juin) avant mise en demeure. Ce jour-là, la pièce n'est toujours pas réceptionnée.
4 juin : lassé de cette situation, j'envoie une mise en demeure officielle de reprise du véhicule sous 8 jours. Plus de 80 jours d'immobilisation se sont écoulés depuis la première prise en charge.
10 juin : trois mois d'immobilisation exactement depuis le premier dépôt. Le garage reçoit ma mise en demeure par recommandé avec AR.
De faux espoirs en nouvelles déceptions
13 juin : ma protection juridique apprend que le convertisseur n'est toujours pas réceptionné par le garage, alors qu'il est prêt depuis 2 jours chez le réparateur (ATGF30, entre Nîmes et Montpellier). Le garage doit aller le chercher dans les 24h.
18 juin : le convertisseur refectionné est enfin remonté. Les vibrations semblent résolues, mais nouvelle découverte : les croisillons de l'arbre de transmission sont grippés. Le garage propose de prendre en charge le remplacement de l'arbre de transmission complet pour éviter tout nouveau problème. Délai rallongé au 30 juin. J'accepte, je ne suis plus à quelques jours près.
Le retour qui tourne au fiasco
30 juin : accompagné d'un ami, je me déplace pour enfin récupérer ma voiture. Le garage m'annonce que tout est réparé et testé, sauf le moteur de lève-vitre arrière gauche qui a lâché lors d'une manipulation. On me promet l'envoi d'une pièce neuve à domicile que je devrai monter moi-même. J'accepte pour éviter un nouveau trajet.
Nous partons... Après à peine 15 km, le problème réapparaît dès que le véhicule chauffe. Rien n'a été corrigé. Le problème est même désormais présent dès 50 km/h, sur tous les rapports mais principalement en 5ème.
J'appelle immédiatement le garage. La réponse du responsable me laisse sans voix : "Je suis trop impliqué, je ne sais plus quoi faire, allez consulter un autre garage pour diagnostic." Après plus de 3 mois d'immobilisation et d'innombrables interventions, le garage jette l'éponge.
⚠️ Le garage abandonne officiellement après 3 mois et demi de tentatives infructueuses
Dans l'après-midi, je consulte 3 garages :
- Un spécialiste m'annonce un délai jusqu'à septembre
- Les deux autres refusent de prendre le véhicule, soit par manque de compétence, soit par peur au vu des travaux déjà effectués
Seule solution : un passage chez BMW.
Immobilisation forcée à domicile
Du 30 juin au 11 août, je décide de ne plus utiliser la voiture par sécurité et pour éviter tout litige. Je fournis le kilométrage à BB Auto comme preuve de l'immobilisation (214 179 km au 11 août).
Les diagnostics BMW : la vérité éclate
11 août - BMW Montélimar : le véhicule est déposé comme prévu. Une heure plus tard, l'atelier me contacte : impossible de passer la voiture au banc de diagnostic, un des calculateurs ne fonctionne pas correctement. Ils me confient officieusement suspecter la boîte de vitesse suite à la vidange effectuée avant vente. Aucune facture n'est établie car le diagnostic n'a pu être effectué.
À ma demande, ils contactent BB Auto pour les informer. BB Auto me demande alors de redéposer la voiture chez eux pour un passage chez BMW Alès. Si la panne s'avère introuvable ou trop complexe, ils évoquent un éventuel rachat à prix réduit ou un échange...
18 août : je redépose la voiture chez BB Auto à leur demande, sans date confirmée de passage chez BMW Alès et sans véhicule de prêt. Après relance de ma part, j'apprends que le passage est prévu pour le 8 septembre. Encore une longue période d'attente.
9 septembre - BMW Alès : le verdict tombe enfin. Le diagnostic BMW confirme un problème de boîte de vitesse à remplacer. Mais ce n'est pas tout : un calculateur est endommagé, ce qui a compliqué tous les diagnostics précédents. Cette panne supplémentaire n'est pas prise en compte par BB Auto.
L'attente interminable
19 septembre : BB Auto m'informe que la boîte de vitesse a été commandée (testée et garantie), avec un délai de livraison de 10 jours. Ils commandent également le moteur de lève-vitre arrière laissé à l'abandon depuis des mois. Mise à disposition annoncée : entre fin septembre et début octobre.
19 octobre : à cette date, je n'ai toujours aucune nouvelle du garage malgré mes multiples relances. Ma protection juridique parvient à obtenir une information surréaliste : la boîte de vitesse commandée "se promène en Europe" et ils n'ont aucune idée de la date de réception.
Le même jour, je publie un avis Google pour témoigner de cette expérience catastrophique.
L'ultime concession
20 octobre : après une énième demande de remboursement que je formule, le garage la décline en invoquant un manque de fonds. Face à ma position ferme de ne plus vouloir récupérer cette BMW, le garage "accepte de se plier" à ma volonté et propose finalement de me trouver un véhicule équivalent pour un échange.
Nous revoilà donc repartis pour une nouvelle période d'attente indéterminée, cette fois pour trouver un véhicule "acceptable". Un véhicule qui, évidemment, ne sera pas celui que j'aurais acheté si j'avais obtenu le remboursement légitime auquel j'estime avoir droit après 8 mois de calvaire.
Encore une concession de mon côté. Après avoir renoncé à utiliser ma voiture, après avoir accepté des délais interminables, après avoir dû chercher moi-même des solutions de diagnostic, je dois maintenant accepter un véhicule de remplacement choisi par celui-là même qui n'a pas su réparer le premier.
Le libre choix du consommateur ? Envolé. Le remboursement ? Impossible par "manque de fonds". La solution ? Attendre encore, sans garantie ni délai, qu'on me trouve un véhicule de remplacement.
Une situation qui pose question
Au-delà de mon cas personnel, cette expérience soulève des interrogations légitimes sur la solidité financière de BB Auto à Saint-Privat-des-Vieux.
Comment un professionnel de l'automobile peut-il invoquer un "manque de fonds" pour refuser un remboursement de 6 500€ ? Cette somme, bien que non négligeable pour un particulier, devrait être absorbable pour une entreprise commercialisant des véhicules d'occasion. L'impossibilité de mobiliser une telle trésorerie révèle une fragilité financière préoccupante.
Paradoxalement, lorsqu'on observe attentivement le parc de véhicules d'occasion de ce garage sur plusieurs mois, on constate un renouvellement constant des stocks. Des dizaines de véhicules semblent entrer et sortir régulièrement, donnant l'impression d'une activité soutenue. Le volume de transactions paraît important.
Comment concilier cette activité commerciale apparemment dynamique avec l'incapacité à honorer un remboursement de quelques milliers d'euros ? Cette contradiction interpelle. Elle suggère soit une gestion de trésorerie défaillante, soit une situation financière plus fragile qu'il n'y paraît en vitrine.
Pour les futurs clients, cette information est capitale : que se passera-t-il en cas de problème sur votre véhicule ? Aurez-vous face à vous un professionnel capable d'assumer ses responsabilités financièrement, ou devrez-vous, comme moi, accepter des solutions par défaut faute de trésorerie suffisante ?
Je partage cette histoire pour alerter d'autres consommateurs et pour garder une trace chronologique de ce parcours du combattant qui n'en finit pas. Acheter une voiture d'occasion comporte toujours des risques, mais le minimum attendu d'un professionnel est qu'il ait les moyens d'assumer ses engagements et de gérer les litiges de manière satisfaisante.